QU’EST-CE QUE LA MICRONUTRITION ?

19 Mai, 2023

la micronutrition et son impact sur la santé

La micronutrition est une façon d’aborder l’alimentation en sortant des schémas classiques centrés sur le nombre de calories ingérées. Au lieu d’apporter un soin particulier aux quantités afin de perdre du poids ou augmenter sa masse musculaire, le but de la micronutrition est d’abord d’améliorer sa santé en axant son alimentation sur les nutriments. En effet, cette approche intègre l’unicité de chaque individu et vise à personnaliser le régime alimentaire au maximum en renforçant les apports en nutriments qui vous font défaut personnellement et ne permettent pas d’optimiser le métabolisme. Ainsi, l’objectif est de réduire des facteurs de risque de maladie ou de directement prendre soin de sa santé et de sa qualité de vie.

ZOOM SUR LA NUTRITION ET LES NUTRIMENTS

Avant de faire le grand saut vers la micronutrition, parlons d’abord des nutriments. En nutrition, on se base principalement sur l’étude des apports en macronutriments, avec parfois une tendance à négliger les micronutriments et les probiotiques, qui sont eux aussi indispensables à la bonne santé.

LES MACRONUTRIMENTS POUR LE BON FONCTIONNEMENT DE NOTRE ORGANISME

Les macronutriments couvrent les besoins en énergie du corps humain. Il s’agit des protéines, des lipides (graisses) et des glucides (sucres simples ou complexes). Les protéines sont principalement apportées par les produits carnés, le poisson et les crustacés, ainsi que par les produits d’origine végétale comme les légumineuses. Les lipides sont également présents dans les aliments détaillés précédemment, mais aussi, et surtout dans les produits laitiers et sont majoritaires dans les graisses végétales (huile de tournesol, de colza, olive, lin…). Enfin les glucides, se retrouvent dans tous les produits sucrés (fruits, sucre, miel…) et amidonnés (pommes de terre, riz, légumineuses…). Tous ces éléments fournissent la ration de calories quotidiennes nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme et à l’effort physique. À noter que les fibres qui sont des glucides complexes appartiennent à la famille des macronutriments, mais sont non digestibles. Elles ne sont pas caloriques, mais sont bénéfiques pour la régulation du transit intestinal. Il est important d’en ingérer un volume suffisant. À ce titre, leur rôle pour l’organisme est semblable à celui des micronutriments.

Par l’intermédiaire des protéines, lipides et glucides, un total de 2000 kcal/jour est recommandé en moyenne pour une femme et 2400 kcal/jour pour un homme. Lorsqu’on aborde le thème d’alimentation et de régime alimentaire, la discussion tourne régulièrement autour de la quantité de calories, mais la qualité est parfois oubliée. En effet, derrière l’objectivité d’un taux de calories se cachent en fait des notions plus complexes. Les aliments à valeurs nutritionnelles égales n’ont pas forcément le même intérêt. Certains seront riches en fibres et minéraux, tandis que d’autres seront imprégnés de graisses saturées. Ces notions sont importantes puisque les aliments riches en fibres, en plus d’apporter de l’énergie, seront source de micronutriments.

L’IMPORTANCE DES MICRONUTRIMENTS SUR NOTRE SANTÉ

Cette famille de nutriments regroupe les vitamines (A, B, C…) et les minéraux (fer, calcium, sodium…). Ils sont présents en quantité dans les fruits et légumes, mais aussi dans les produits d’origine animale (fer, iode, vitamines liposolubles : A, D, E et K) et les produits laitiers (calcium, vitamine D). S’ils ne sont pas source d’énergie, ils sont indispensables au bon déroulement des réactions métaboliques et doivent être apportés par l’alimentation. Par exemple, pas d’hémoglobine sans fer, ou pas d’os solides sans calcium…

Le corps humain a des capacités extraordinaires, mais pas celles de produire des éléments chimiques (minéraux) ni de vitamines. C’est pourquoi leur ingestion via la nourriture est capitale pour la santé. En effet, une déficience, voire pire, une carence, peut avoir des conséquences importantes pour la santé. Ainsi, le scorbut dont souffraient particulièrement les marins d’autrefois est la manifestation d’une carence en vitamine C. Elle s’exprime notamment par un déchaussement des dents, des plaies ou abcès aux gencives ainsi que des hémorragies pouvant mener au décès. Ainsi, au-delà de l’énergie qu’ils procurent, certains aliments sont source de micronutriments capitaux pour la santé et c’est de là que la micronutrition puise son inspiration.

la micronutrition et les différentes vitamines

LES PROBIOTIQUES ET PRÉBIOTIQUES

Outre les micronutriments, la nourriture est également vectrice de probiotiques, micro-organismes vivants qui participent à la bonne santé du système digestif. Nous l’avons d’ailleurs amplement décrit dans l’un de nos articles entièrement consacré à ce sujet. On le sait, les muqueuses intestinales sont tapissées de bactéries qui contribuent à la digestion et à notre immunité.. Plus cette flore est riche et active, meilleure est le transit. On pense notamment aux aliments fermentés tels que les yaourts, le kombucha, le kéfir ou certains légumes (miso, kimchi, choux fermentés…). Aussi, afin de l’enrichir au maximum, la consommation de prébiotiques (certaines sortes de fibres), qui vont nourrir les microorganismes intestinaux, permet de soutenir le développement de cette dernière. Ainsi, certains micronutritionnistes mettent également l’accent sur ces éléments de notre alimentation, tels que le miso, le soja ou le choux fermentés pour les probiotiques, les artichauts ou les bananes pour les prébiotiques, afin d’avoir une action complète.

LES 3 GRANDS PRINCIPES DE LA MICRONUTRITION

Le terme de micronutrition cache finalement un concept assez simple, le but étant d’orienter ses choix en fonction de ses besoins personnels en évitant d’avoir recours à des compléments alimentaires.

CONNAÎTRE SON MÉTABOLISME

La méthode part du principe que chaque individu est unique et donc n’a pas exactement les mêmes besoins nutritionnels. En effet, les facteurs génétiques, le fonctionnement du métabolisme et même des facteurs environnementaux diffèrent d’une personne à l’autre. Là où certains ont une tendance à la déficience en fer, d’autres sont souvent en manque de vitamine D. Le but est donc d’identifier ses propres « faiblesses ».

ADOPTER UNE ALIMENTATION SPÉCIFIQUE SELON SON ÉTAT DE SANTÉ

Dans un second temps, c’est l’état de santé du patient qui est passé au crible. En effet, de nombreuses pathologies affectent les marqueurs biologiques et les teneurs en vitamines et oligo-éléments de l’individu. Adopter une alimentation spécifique adaptée est donc une solution apportée par la micronutrition afin d’améliorer la qualité de vie et de limiter les risques de pathologies associées.

LE MODE DE VIE

Enfin, pour une approche globale, le mode de vie est également pris en compte. Ainsi, une personne qui habite dans une région peu ensoleillée, ou qui sort peu, s’orientera vers un régime riche en vitamine D, tandis que cela ne sera pas la priorité pour un viticulteur dans le sud de la France.

En tenant compte de ces trois grands principes, le travail du micronutritionniste est d’évaluer les besoins personnels de chaque patient en fonction de son métabolisme, son état de santé et son mode de vie afin de l’orienter vers des aliments contenant les micronutriments recherchés. Ainsi, des chercheurs ont démontré que les personnes souffrant d’allergies avaient tendance à manquer de fer, ce qui renforce le risque d’en développer de nouvelles. Les auteurs suggèrent que ses patients adoptent un régime de micronutrition adapté, riche en fer afin d’améliorer leurs symptômes.

Il n’est jamais question de se restreindre dans un régime de micronutrition, mais c’est la notion d’optimisation qui est importante. Peut-être devrez-vous limiter certains aliments pauvres en micronutriments afin de favoriser la consommation d’autres, beaucoup plus intéressants. Éventuellement certains anti-nutriments réduisant l’absorption d’éléments capitaux, comme les agents chélatants perturbant la disponibilité de certains oligo-éléments, dont le fer, devront être proscrits.

DANS QUELS CAS UTILISER LA MICRONUTRITION ?

Si chacun peut bénéficier de la micronutrition afin d’optimiser sa santé, cette pratique est particulièrement destinée à des personnes sujettes à :

  • des troubles digestifs, 
  • des allergies,
  • une tendance au surpoids associée à un désordre métabolique,
  • des troubles du sommeil,
  • des troubles de l’humeur

ainsi que des personnes dans les situations suivantes :

  • adoptant une alimentation particulière (véganisme, troubles alimentaires…),
  • en sevrage tabagique,
  • en reprise du sport ou en vue d’une activité sportive intense,
  • en prévention ou en réaction de certaines maladies (maladies dégénératives, syndrome métabolique, ostéoporose, maladies cardiovasculaires, maladies de la thyroïde)
  • sous certains traitements de long court,
  • dans des périodes de vie charnières : examen, grossesse, allaitement, …

En effet, ces différents troubles et situations découlent directement ou non de carences ou en sont la source. Ainsi, il sera alors possible de corriger les déviations pour améliorer l’état de santé général et éviter les dégradations en cascades. Dans certains cas, l’adaptation du régime accompagne un traitement médicamenteux.

COMMENT RÉUSSIR SA MICRONUTRITION ?

Des spécialistes formés à la micronutrition encadrent la pratique afin d’identifier le profil et les besoins spécifiques du patient. Pour ce faire, la consultation commence par un questionnaire précis sur les habitudes alimentaires et de la vie quotidienne, accompagné de questions orientées sur la santé de la personne qui consulte. Parfois, un bilan sanguin complémentaire permettra d’avoir des données objectives et augmentera la précision de l’évaluation. En fonction des résultats, le nutritionniste élabore avec le patient un plan d’action afin d’adapter au mieux ses apports. Quelques consultations de suivi peuvent être nécessaires afin de bien encadrer le démarrage.

QUELS SONT LES PIÈGES À ÉVITER ?

Pour observer les effets attendus, ne soyez pas trop pressés, car ils ne sont pas instantanés. Le corps a besoin de temps pour refaire son stock en nutriments manquants. Ne vous laissez pas non plus trop influencer par un praticien qui vanterait des répercussions spectaculaires et rapides. Il est bien sûr recommandé de privilégier un thérapeute diplômé afin de vous assurer de son sérieux et de sa compétence.

Aussi, il vous faudra être prêt à renoncer à certaines habitudes et à remettre en question certaines connaissances. De plus, les aliments qui vous seront conseillés devront être de qualité, souvent frais, ce qui peut entraîner des changements radicaux de mode de vie et augmenter les dépenses alimentaires. Enfin, pour certains, cette approche plus médicalisée de la nutrition, associant des bilans sanguins à la pratique, peut donner la sensation de dénaturer le quotidien et un risque d’abandon prématuré est à prendre en compte.

La micronutrition est une méthode de régime non restrictive axée sur la santé et l’individualité du patient. Un peu technique, elle vise à optimiser l’alimentation afin de lutter contre les risques de carence en micronutriments dont font partie les minéraux et les vitamines, sans négliger les probiotiques. Des professionnels sont là pour vous accompagner à entamer ce type de démarche et faire de votre conversion à la micronutrition un succès.