COMMENT REFAIRE SA FLORE INTESTINALE ?
19 Janvier, 2024
Également appelée « microbiote intestinal » – le microbiote étant défini comme un ensemble des bactéries, virus et levures vivant dans un milieu déterminé -, la flore intestinale est présente naturellement dans notre sphère digestive.
LE RÔLE CRUCIAL DE LA FLORE INTESTINALE
Sous le joli nom de « flore » qui inspire la vision d’un paysage champêtre, aux coloris chatoyants et au parfum agréable, se cache paradoxalement une réalité beaucoup plus prosaïque : notre intestin grêle et notre côlon, en particulier, abritent en effet une multitude de bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes dont l’évocation ne fait guère rêver… Ils seraient des milliards soit autant que le nombre de cellules constituant notre corps !
Et pourtant, nous aurions tort de mépriser ces micro-organismes : objet d’études depuis plus d’un siècle par les scientifiques, le rôle du microbiote intestinal sur notre santé est reconnu et on a pu établir son importance pour les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques.
Ainsi, parmi ses nombreuses actions positives, la flore intestinale en constituant une protection contre les bactéries pathogènes participe activement au fonctionnement du système immunitaire intestinal. Par l’assimilation des nutriments grâce à ses enzymes, elle facilite la digestion ainsi que le transit – elle assure également la fermentation des résidus alimentaires non digestibles. Elle concourt enfin à la synthèse de certaines vitamines et joue un rôle dans la régulation de l’absorption des acides gras, du calcium, du magnésium…
UNE FLORE INTESTINALE DÉSÉQUILIBRÉE : QUEL IMPACT SUR LA SANTÉ ?
L’on n’a pas encore fini d’explorer toutes les pistes thérapeutiques liées aux propriétés de la flore intestinale, les recherches scientifiques se poursuivent activement mais l’on sait déjà que, précieuse pour le fonctionnement de notre organisme, elle est aussi fragile et doit donc être entretenue et restaurée si nécessaire.
Les « bonnes bactéries » que contient notre microbiote intestinal peuvent être touchées par la prise de certains médicaments dont notamment les antibiotiques qui ne font pas la différence entre les bonnes bactéries et celles qui sont pathogènes. La qualité et la diversité de notre flore peuvent également souffrir d’une mauvaise alimentation et d’un mode de vie qui l’agresse. Le déséquilibre – appelé dysbiose – qui en résulte peut alors être la source de problèmes de santé. Ainsi, des liens ont été établis entre dysbioses et maladies inflammatoires de l’intestin et obésité. On va même jusqu’à envisager le fait qu’une flore déséquilibrée puisse favoriser le risque de cancers ou de maladies cardiovasculaires. Inattendu même, des chercheurs sont parvenus à la conclusion que certaines bactéries pathogènes dans nos intestins pourraient être à l’origine de symptômes dépressifs, faisant alors de notre ventre rien de moins qu’un « deuxième cerveau ». Rappelons à ce sujet qu’un psychiatre français, Philippe Pinel, est allé jusqu’à déclarer que « le siège de la folie se trouve communément au niveau de l’estomac et des intestins » !
7 PISTES POUR ENTRETENIR SA FLORE INTESTINALE ET FAVORISER SA RECONSTITUTION
L’ALIMENTATION
Parmi les facteurs agissant en faveur d’une flore intestinale équilibrée, l’alimentation tient une place prépondérante qu’il s’agisse de favoriser certains aliments ou au contraire d’en diminuer la quantité.
LA CONSOMMATION DE FIBRES
La consommation de fibres est particulièrement recommandée à chaque repas : on les trouve dans les fruits frais, secs ou à coque, les légumes, les légumineuses (lentilles, pois cassés, haricots blancs…), les plantes à bulbes (ail, oignon, échalote), les céréales complètes. Le miel aurait aussi une action positive sur les « bonnes bactéries » comme une boisson gazeuse – le Kombucha. La choucroute, elle, tiendrait la corde pour sa richesse en calcium, vitamine C, phosphore et potassium.
Le choix est donc très ouvert et, pour une meilleure digestion, il ne faut pas hésiter à faire cuire certains fruits et légumes et à adapter sa consommation, parmi toutes ces possibilités, aux réactions de son propre système digestif.
LES PROBIOTIQUES
Toujours dans le même domaine, les probiotiques (produits alimentaires contenant des micro-organismes vivants) doivent s’inviter avec profit à notre table : présents dans les yaourts (au bifidus actif par exemple) et les laits (kéfir, lait ribot) et fromages fermentés (non pasteurisés), ils ont un effet favorable sur notre microbiote en contribuant à lui apporter de nouvelles souches de bactéries.
LES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES
Avec l’éclairage de votre médecin ou de votre pharmacien, il est possible aussi de se tourner vers les probiotiques sous la forme de compléments alimentaires : il en existe de nombreux sur le marché. Leur qualité s’appréciera au regard du nombre de souches de bactéries qu’ils contiennent, la micro-encapsulation assurant en outre leur meilleure conservation jusqu’à l’intestin. Est également préconisée l’association probiotique-prébiotique, ce dernier servant d’aliment aux bactéries du probiotique et en renforçant le développement.
LES PLANTES
Les plantes, enfin, ont un rôle à jouer dans le soin à apporter à notre flore intestinale : ainsi, le bourgeon de noyer que l’on trouve en pharmacie (sous forme de macérât glycériné) et qui est à prendre dilué dans de l’eau le matin pendant une dizaine de jours aurait fait ses preuves. 5 gouttes 3 fois par jour diluées dans de l’eau sont conseillées
À l’inverse des éléments précédents, certains aliments sont, eux, à consommer en moindre quantité : outre la nourriture industrielle, il s’agit principalement de la viande rouge et des produits sucrés, une étude américaine ayant montré que ces derniers étaient susceptibles de provoquer une altération du microbiote.
L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
Conseillée pour tous ses bienfaits en général, la pratique d’une activité physique régulière dans de bonnes conditions (après avis de son médecin si nécessaire) est considérée comme facteur positif sur la qualité de la flore intestinale par une étude britannique. D’autres travaux de recherche sont en cours à ce sujet.
LES ANTIBIOTIQUES
La prise d’antibiotiques, enfin, qui ne peut toujours être évitée, doit se faire à bon escient et exclusivement sur prescription médicale. Elle rend alors d’autant plus nécessaire la consommation simultanée de probiotiques afin que les soins apportés par ces médicaments ne soient pas contrebalancés par le déséquilibre de notre flore intestinale, si essentielle à notre santé.
