QUELLES SONT LES ÉTAPES DE LA DIGESTION ?

24 Mars, 2023

les étapes de la digestion

La transformation organique des aliments en nutriments et autres substances utiles au bon fonctionnement de l’organisme humain se fait suivant un long parcours. Celui-ci peut être scindé en de grandes étapes qui consistent globalement en une dégradation mécanique, une décomposition chimique des aliments consommés, puis leur assimilation effective par l’organisme. Quelles sont les différentes étapes du trajet des aliments dans le tube digestif ? Voici tout ce qu’il faut savoir !

LA BOUCHE

La digestion commence dans la bouche par la mastication. Elle consiste à broyer, mâcher, triturer les aliments par l’action des dents. Si la mastication fait partie intégrante du processus de digestion, c’est parce que sans elle il serait difficile, voire impossible que les aliments (pour la plupart), parviennent à être digérés.

COMMENT FONCTIONNE LA MASTICATION ?

C’est la première phase de la digestion, et elle se déroule à l’intérieur de la bouche. C’est la résultante de l’action combinée des dents et de la langue permettant de réduire en miettes ou d’écraser les aliments, avant leur descente dans l’œsophage.
Ainsi, durant la mastication, les incisives entaillent les aliments. Les canines les déchirent, puis les prémolaires et molaires les broient et les écrasent. Une bouillie se forme alors dans la bouche.

POURQUOI UNE BONNE MASTICATION ?

L’absence de mastication peut entraîner des lésions ou une congestion de l’œsophage. Des aliments non broyés ne facilitent pas en effet la tâche à l’appareil digestif qui ne pourra pas transformer ou éliminer les aliments de façon efficace. De même, une mastication précipitée et non soutenue peut conduire à une mauvaise digestion.

Il faut donc noter que la mastication est une étape clé permettant de :

  • réduire le volume ou la taille des aliments ;
  • faciliter leur passage en bouche ;
  • permettre au cerveau d’analyser plus facilement leur qualité et leur composition ;
  • et bien les assimiler.

Bien mastiquer ses aliments, c’est donner une meilleure chance aux papilles gustatives d’informer le cerveau et de permettre à l’organisme d’extraire tous les bienfaits gustatifs et nutritionnels contenus dans chaque nourriture. Autre élément majeur dans la mastication, elle permet de déclencher la sécrétion des sucs digestifs, permettant à l’estomac de réagir plus vite au contact de l’aliment afin d’éviter les sensations de gonflement, de nausées, etc.

Pour certains aliments tels que ceux contenant de l’amidon, la salive provoque un début de dégradation chimique puisqu’elle permet de digérer 40% des amidons. La déglutition des aliments les envoie ensuite dans le canal de l’œsophage qu’ils traversent par l’effet des contractions musculaires, jusqu’à leur arrivée dans l’estomac. Mais comment se passe le passage des aliments par l’œsophage ?

la digestion après manger

L’ŒSOPHAGE

Après la bouche, les aliments atterrissent dans l’œsophage. Ce dernier à pour rôle d’acheminer le bol alimentaire (bouillie d’aliments mastiqués imprégnés de salive) obtenu après la mastication, jusqu’à l’estomac. Cet organe du tube digestif relie le pharynx à l’estomac et est composé de muscles et de mucus. Il permet aux aliments d’entrer dans l’estomac par l’intermédiaire du clapet d’entrée de l’estomac : le cardia.

L’ESTOMAC, UN PROCESSUS IMPORTANT DE LA DIGESTION

Dans l’estomac, un autre broyage des aliments s’organise. L’action des enzymes facilite leur dégradation et la poursuite du processus de digestion.

Situé après l’oesophage, l’orifice d’entrée de l’estomac est le cardia et l’orifice de sortie est le pylore. Ces deux orifices sont des sphincters. L’estomac possède une fonction motrice avec le remplissage, le brassage et le stockage des aliments grâce aux muscles obliques, longitudinaux et annulaires.

L’ACTION DES ENZYMES DANS LE BROYAGE

Dans l’estomac comme dans l’intestin grêle, la décomposition des aliments est essentiellement d’ordre chimique. Un intense malaxage des aliments permet de les réduire en une bouillie homogène et prête à être digérée. C’est lors de cette étape que toutes les enzymes sont sécrétées : acide chlorhydrique, pepsinogène, facteur intrinsèque, mucus, gastrine et lipase. Sous l’action de ces sucs gastriques, le bol alimentaire se transforme en chyme.

L’INTESTIN GRÊLE

L’intestin grêle comprend trois parties : le duodénum, le jéjunum (c’est ici que commence l’absorption des nutriments) et l’iléum. Il se compose également de quatres couches : la muqueuse, la sous muqueuse, la musculeuse et la séreuse.

Riche en replis, artérioles, veinules, canaux lymphatiques et capillaires sanguins l’intestin grêle permet le passage des nutriments dans le sang et la lymphe.

Le jéjunum et l’iléum contiennent de nombreux plis avec des villosités et des microvillosités ce qui ralenti l’avancée du chyme et augmente la surface d’absorption des nutriments.

L’intestin grêle accueille de nombreuses cellules :

  • Les cellules absorbantes qui digèrent et absorbent les nutriments
  • Les cellules caliciformes qui sécrètent le mucus
  • Les cellules neuro endocrines qui sécrètent le cholécystokinine et l’hormone sécrétine
  • Les cellules de Paneth qui sécrètent de lysozyme et d’autres sécrétions antimicrobiennes
  • Les cellules M Immunitaires qui, au niveau des plaques de Peyer, incorporent par endocytose les antigènes puis les transfèrent aux cellules dendritiques qui les présentent aux lymphocytes.

La présence de ces nombreuses cellules s’explique par le fait que notre intestin accueille 80% de notre immunité.

Au niveau du duodénum l’acidité du chyme va être neutralisée grâce aux sécrétions biliaires et pancréatiques, au PH alcalin et au mucus duodénal riche en bicarbonate.

LE CÔLON

Le côlon, aussi appelé gros intestin se compose de différentes parties : 

  • Le caecum et l’appendice
  • Le côlon ascendant
  • Le côlon transverse
  • Le côlon descendant
  • Le côlon sigmoïde
  • Le canal anal

Les bactéries contenues dans le côlon se chargent de la prise en charge des résidus restants. Ce sont des centaines de milliards de micro-organismes et bactéries qui sont interpellées. L’eau contenue dans les résidus liquides sera réabsorbée pour que les matières fécales encore à l’état liquide, puissent être solidifiées.

Il n’en demeure pas moins qu’un minimum de liquide est laissé dans les selles afin que celles-ci ne soient pas trop dures à leur sortie. C’est là que la consommation de fibres est utile dans le processus de digestion. Les fibres provenant des légumes et des fruits jouent ici une mission importante. Grâce à leurs propriétés absorbantes, elles retiennent suffisamment d’eau pour faciliter le transit des selles dans les intestins.

Les aliments contenus dans le gros intestin sont ainsi des résidus inutiles ou inassimilables par l’organisme. Ils seront alors stockés dans le rectum en général durant un à deux jours, et transportés vers l’anus. Leur évacuation marque alors la fin du processus de digestion.

En somme, dans le processus de digestion, les aliments consommés sont triturés et les nutriments qu’ils comportent sont redirigés vers la circulation sanguine. Pour ce qui est des déchets, notamment les résidus inutiles et non-assimilables, ils sont renvoyés vers le gros intestin, qui marque la dernière étape de la digestion et prépare la défécation.