QUELLE QUANTITÉ DE VIANDE PEUT-ON CONSOMMER PAR PERSONNE ?

17 Août, 2023

l’impact de la consommation de viande sur la santé

Autrefois en bonne place dans chacun des repas principaux, volontiers consommée quotidiennement, au déjeuner ainsi qu’au dîner, par les ménages les plus aisés, denrée enviée par les plus pauvres, la viande aujourd’hui est entrée en zone de grande turbulence dans nos sociétés occidentales. Après des siècles où elle représentait l’apport de forces pour bien grandir, offrait à chacun, enfant, adulte, vieillard, une énergie qui semblait toute naturelle, sa réputation est au plus bas. Le changement de notre regard sur les animaux qui nous la fournissent a emporté la vision idyllique que l’on avait du « bon bifteck » et les plaisirs sensuels que nous procurait la couenne bien grasse du porc fermier ! Aucun doute, la viande n’est plus tendance. Elle est même suspecte, en tous cas suspectée de nuire, en cas d’excès, à la santé. Qu’en est-il exactement, au regard des études de plus en plus nombreuses qui se préoccupent de sa juste place dans notre nourriture ? Peut-on, doit-on manger de la viande, laquelle et en quelle quantité ? Au-delà de tout débat idéologique, la question mérite d’être posée.

LA VIANDE AU PILORI ?

Consommer tous les jours de la viande rouge fait peur à nos concitoyens, avec raison. Depuis que les recherches médicales ont conclu sans équivoque, à un niveau international, à la nocivité sur la santé de la consommation quotidienne de viande rouge (bœuf, veau, agneau, porc, cheval, chèvre) du fait d’un impact confirmé sur la survenue de cancers – cancer colorectal mais aussi cancers de l’œsophage, du foie, du sein -, la consommation de viande a chuté : 12% au cours de la décennie écoulée. Supprimer la viande rouge ou la diminuer règlerait par conséquent le problème ? Il ne faut pas oublier que dans les méfaits imputés à la viande, la charcuterie et les produits élaborés tiennent une part non négligeable. Avec les autres facteurs qui expliquent le changement de nos comportements alimentaires – prise de conscience de la maltraitance animale mais aussi facteur économique du prix de la viande -, les effets de la viande sur la santé sont pris très au sérieux par nos concitoyens, au grand dam de la filière de la boucherie, qui perd des consommateurs, ce qui par conséquent met en péril des emplois.

Il convient cependant de nuancer l’idée que toute la population serait unanimement engagée dans la décroissance en matière d’alimentation carnée. De sérieuses études montrent aussi que la consommation de viande, si elle baisse en moyenne, est le plus élevée chez les jeunes, la catégorie des 18-24 ans en particulier, qui se révèlent être les plus gros consommateurs, car les produits transformés qu’ils plébiscitent, pour des motifs sans doute pratiques autant qu’économiques, tels que pizzas, hamburgers et sandwiches, en contiennent quantité ! Comment alors s’étonner des méfaits que continue à faire une consommation excessive de viande ? Bien que chacun sache désormais que la viande accroît le risque de diverses inflammations et maladies chroniques, il paraît difficile de s’en passer tout à fait pour l’instant.

QUELLE RECOMMANDATION ET POURQUOI ?

la quantité de viande à consommer par personne

En raison de l’excès de produits carnés dont les effets négatifs sont clairement identifiés, la majorité des consommateurs a pris conscience de l’impératif de consommer moins et mieux, certains, de plus en plus nombreux, allant au-delà des prescriptions de santé publique telles que celles émises en France par exemple par le PPNS, le programme national nutrition santé, pour lequel, dans son programme 2019/2023, « améliorer la santé de chacun par l’alimentation et l’activité physique » constitue un enjeu de santé publique.

Quelles sont justement les recommandations de cet organisme en matière de quantité de viande à consommer ? Tout d’abord, la viande appartient à un groupe où elle ne figure pas seule mais est associée au poisson et aux œufs. On voit que cet appariement se base sur ce qui est commun aux trois familles d’aliments d’origine animale : la production de protéines. En ce qui concerne la viande, l’apport de fer, de zinc, de sélénium, de vitamines, en particulier la B12, vitamine essentielle au fonctionnement du système nerveux, est indéniable. Le programme national de santé n’indique pas de se passer de viande mais de s’alimenter en choisissant un élément de ce groupe en alternance une à deux fois par jour. Plus précisément, il faut pour préserver sa santé « privilégier la volaille et limiter la consommation des autres viandes à 500 grammes par semaine ». Et, dans la catégorie « viande », ne pas oublier que le PPNS inclut les abats ; la charcuterie en revanche sera limitée strictement à 150 grammes par semaine.

UN ÉQUILIBRE À MAINTENIR POUR ÊTRE EN BONNE SANTÉ

Mens sana in corpore sano : un esprit sain dans un corps sain, cet adage plurimillénaire ne se dément pas aujourd’hui. Les conditions environnementales que nous connaissons actuellement doivent nous alerter et nous inciter à préserver nos ressources ; la surconsommation de viande est nuisible à l’homme et à la planète, la souffrance des animaux intolérable. Consommer moins et mieux, en respectant et préservant les équilibres naturels, en évitant aux bêtes – si nous devons continuer l’élevage des animaux à des fins de nourriture – une souffrance indigne, honteuse, devrait nous permettre de continuer à manger cette viande qui reste un élément important de notre santé, surtout en période de croissance des enfants et des adolescents. Pour ces derniers, si toutefois l’on souhaite mettre en place un régime strictement sans viande, il faudra continuer à donner du poisson et des œufs, tout en veillant à leur associer légumineuses et céréales, pour l’apport de fer et de vitamines. Recueillir un avis médical ou consulter un diététicien vous aidera à concocter des menus équilibrés, sans risques pour votre santé ou celle des vôtres.

Pour tous bien sûr, que vous vous passiez totalement ou non de viande ou de produits laitiers, augmenter sans hésiter la consommation de fibres, de légumes, de fruits et de plantes ! Votre santé vous en sera toujours reconnaissante !