LA SAUGE POUR SOULAGER LES TROUBLES LIÉS À LA MÉNOPAUSE
09 Décembre, 2022
La ménopause, toutes les femmes y passent un jour ou l’autre. Ce moment hautement symbolique et biologique, signifiant la fin de la période de fécondité, est aussi à l’origine de nombreux symptômes désagréables. Des troubles devant lesquels la médecine traditionnelle reste souvent sans réponse. Si l’hormonothérapie a été une alternative employée par le passé, le corps médical s’est finalement rendu compte qu’elle ne faisait que reporter le problème. Beaucoup se retournent alors vers la phytothérapie afin de vivre au mieux ce passage. La sauge très efficace contre les bouffées de chaleur et la sudation excessive est l’une des plantes les plus conseillées. Vous avez entre 45 et 55 ans et sentez ce moment arriver ? Apprenez donc comment utiliser la sauge pour soulager les troubles liés à la ménopause.
QUE SE PASSE-T-IL DANS L’ORGANISME LORS DE LA MÉNOPAUSE ?
Toute femme entre 45 et 55 ans va connaître des changements hormonaux profonds. En effet, après une longue période de cycles menstruels, la source d’ovule se tarit et les règles disparaissent. Si cela ne se fait pas brutalement du jour au lendemain, cela n’empêche les nombreux désagréments, dont les plus connues : bouffées de chaleur et suées nocturnes. Des symptômes sans gravité intrinsèque, mais qui peuvent altérer significativement la qualité de vie, d’autant qu’ils peuvent s’installer pendant des années durant.
La phase d’arrêt des cycles menstruels s’accompagne d’abord d’une baisse de production de la progestérone (préménopause), c’est ensuite celle des œstrogènes qui cessent peu à peu, à mesure que les ovaires stoppent leur activité. Un an après l’interruption des règles, la femme est considérée comme ménopausée. Tout cela est bien naturel, mais n’est pas sans impacter le fonctionnement de l’organisme, puisque les œstrogènes sont impliqués dans la régulation thermique. Ceci expliquant une grande majorité des symptômes.
LES TROUBLES COURANTS LIÉS À LA MÉNOPAUSE
La ménopause n’est pas une maladie, néanmoins elle entraîne de profonds bouleversements. Et même si ces situations sont passagères, elles n’en demeurent pas moins contraignantes.
DES BOUFFÉES DE CHALEUR
Les symptômes les plus fréquents sont ce qu’on appelle les troubles climatériques, c’est-à-dire qu’ils sont liés à la température corporelle. Parmi eux, les bouffées de chaleur et les sueurs, particulièrement nocturnes, sont les plus courantes. Celles-ci peuvent être si intenses qu’elles seront suivies de frissons dus à des vêtements de nuit et une literie détrempée. Comme souvent, les femmes sont inégales face au phénomène, pour certaines, ces évènements sont réguliers, mais espacées, pour d’autres, c’est une par heure. Si la sensation est la plupart du temps brève, la sudation et les frissons qui succèdent peuvent s’avérer vraiment désagréables. Ajoutez à cela fatigue et irritabilité, vous comprenez bien qu’il ne s’agit pas d’une partie de plaisir.
L’HUMEUR ET LA VIE INTIME
Durant cette période, le moral et l’humeur des femmes sont souvent affectés, par le déséquilibre hormonal lui-même, mais aussi ses conséquences. En effet, les bouffées de chaleur et les suées nocturnes nuisent à la qualité de vie et peuvent entraîner des troubles du sommeil et donc de l’épuisement.
Ces changements hormonaux ont également un impact sur l’intimité, puisque l’on déplore aussi une sécheresse vaginale et vulvaire ainsi que des troubles urinaires. Malheureusement, ces derniers symptômes ont tendance à s’installer dans le temps. De plus, gardez aussi à l’esprit qu’une femme ménopausée est plus à risques au regard de l’ostéoporose et des maladies cardiovasculaires.
Si, près de 7 femmes sur 10 déclarent souffrir de bouffées de chaleur, il existe tout de même une fraction de la population féminine qui ne sera pas envahie de troubles associés à l’arrêt des règles. Pour les autres, il faudra s’armer de patience et se tourner vers des solutions naturelles, telles que la sauge, capable de soulager les symptômes principaux, notamment ceux liés aux variations de température.
QU’EST-CE QUE LA SAUGE ?
Comme la menthe, les sauges officinale (Salvia officinalis) et sclarée (Salvia sclarea) font partie de la famille lamiacées retrouvées un peu partout sur les territoires européens et sont utilisées depuis le moyen-âge comme plante médicinale. La première se présente sous forme d’un arbrisseau, souvent cultivé dans les jardins en vue d’une utilisation en cuisine, ou en simple ornement grâce à ses jolies fleurs bleues. La seconde se rencontre plutôt dans le sud de l’Europe. Plus envahissante que la première, elle est principalement entretenue pour ses spécificités aromatiques et médicinales, mais reste une plante typique du jardin du curé, aussi pour des raisons esthétiques. Scientifiquement, la sauge officinale a fait ses preuves dans la régulation des bouffées de chaleur, mais l’huile essentielle de sauge sclarée est également connue depuis longtemps pour les mêmes bénéfices.
COMMENT CETTE PLANTE AIDE À MIEUX VIVRE LA MÉNOPAUSE ?
La qualité première de la sauge est son activité régulatrice sur les hormones, combinée à un effet oestrogen-like qui aide à calmer l’organisme qui réagit face à la production faiblissante de cette hormone. Cette action est possible, notamment grâce à deux alcools diterpéniques : le sclaréol dans la sauge sclarée et le salviol dans la sauge officinale. Cela a pour effet de calmer l’organisme et de limiter sa surchauffe. De plus, en régulant le taux d’hormone, elle stabilise indirectement l’humeur qui fluctue au gré de ces dernières.
En parallèle, la sauge agit sur les glandes sudoripares responsables de la transpiration. Si suer est utile pour maintenir une température corporelle constante, en excès, elle devient très désagréable. D’autant qu’elle finit par détremper les vêtements, et la femme qui subissait une chaleur étouffante, frissonne d’un coup et tremble de froid. De plus, la plante intervient positivement sur la sécheresse vaginale et sera donc un vrai plus global pour traverser la période d’installation de la ménopause du mieux possible.
Pour finir, tonique nerveuse, mais aussi calmante et relaxante, la sauge aura également une action plus directe sur le moral, qui est toujours très sensibilisé dans cette période de changements profonds liés à l’âge et à la fin de la fertilité féminine.
COMMENT CONSOMMER DE LA SAUGE ?
L’avantage de la sauge, c’est qu’elle peut se consommer de nombreuses manières.
LA TISANE
La plus fréquente est sans doute en tisane de feuilles séchées de sauge officinale. Pour cela, placez 1 à 3 g de feuilles dans 150 mL d’eau à ébullition. Laisser infuser, couvrir, pendant 5 à 10 minutes avant de boire.
LA TEINTURE MÈRE
Si vous avez moins le temps, les teintures mères(1:10), extraits liquides (1:1) ou secs (5,5:1) seront également efficaces. Pour passer le cap, ingérez 25 gouttes de teinture, 1 à 3 mL d’extrait liquide ou 180 à 360 mg d’extrait sec, 3 fois par jour dans tous les cas. Consommez l’une de ces préparations tant que les symptômes persistent. Ne pas dépasser 3 mois d’utilisation au total.
L’HYDROLAT
Les deux plantes existent sous forme d’hydrolats. Pour la sauge sclarée, ajouter une cuillère à café dans un verre d’eau avant de boire. À renouveler une deuxième fois dans la journée. En cas de sudation excessive, ce dernier peut également être vaporisé sur les zones touchées. Pour la sauge officinale, diluez une cuillère à soupe d’hydrolat dans 1 L d’eau à boire tout au long de la journée. Effectuez ce geste pendant une vingtaine de jours.
L’HUILE ESSENTIELLE
Enfin, l’huile essentielle de sauge sclarée est particulièrement appréciée pour sa puissance et ses nombreux effets bénéfiques sur les différents symptômes de la ménopause. En effet, au-delà de son action sur les bouffées de chaleur et la transpiration, elle permet également de réduire les sensations de sécheresse vaginale. Avec l’accord d’un médecin, placez deux gouttes d’huile essentielle de sauge sclarée dans une cuillère à café d’huile d’olive. Prendre le mélange, trois fois par jour, entre les 7 et 21e jour du cycle tant qu’il y en a encore. A l’arrêt des règles, effectuez des cures de trois semaines, toujours espacées de sept jours, tant que les symptômes persistent, dans la limite de trois cycles.
QUELS SONT LES RISQUES LIÉS À LA SAUGE ?
La consommation de tisane, d’extrait aqueux et d’hydrolat de sauge ne comporte pas de risques majeurs pour les femmes en cours de ménopause, si ce n’est qu’ils sont contre-indiqués, comme tous les autres types de produits issus de la sauge, pour les personnes souffrant ou ayant souffert de pathologies hormono-dépendantes, de mastose et de fibrome. Aussi, prenez garde aux hydrolats qui sont sensibles à la dégradation et qui doivent donc être manipulés avec la plus grande rigueur et conservés moins de 6 mois au réfrigérateur.
Une attention particulière doit être portée sur la consommation de teinture mère qui est un extrait alcoolique et d’huile essentielle de sauge sclarée, pour laquelle vous veillerez à consulter un spécialiste avant de commencer une cure et à ne jamais dépasser les doses. Attention aussi, la présence de limonène, de linalol et de géraniol rend l’huile essentielle allergisante pour les personnes sensibles. Enfin, soyez également conscient que l’huile essentielle de sauge officinale, excessivement riche en thuyone, une cétone neurotoxique n’est utilisable que par le corps médical.
Vous en avez marre de subir la ménopause, alors que c’est un phénomène normal et naturel ? Ne restez pas sans rien faire et profitez de ce que la nature fait de mieux pour le confort féminin. Sauge sclarée ou officinale sont toutes deux efficaces, vous n’avez plus qu’à choisir la forme qui vous convient le plus, tout en respectant les règles de sécurité.