LE CURCUMA, UNE PLANTE AUX BIENFAITS ANTI-INFLAMMATOIRES

08 Avril, 2022

les bienfaits du curcuma sur la santé

Originaire d’Inde et du sud-est de l’Asie, le curcuma ou – appelé aussi safran des Indes – a une longue, très longue histoire. Bien avant notre ère, des écrits de médecine chinoise décrivaient déjà, en 2 600 avant JC, les vertus thérapeutiques de cette épice. Ajoutées à cela, ses qualités dans de nombreux domaines (cuisine, cosmétique, teinture) ont été à l’origine de son succès à travers le monde où, après le Proche et le Moyen-Orient, elle a trouvé en Occident une véritable reconnaissance.

UNE ÉPICE AUX MULTIPLES PROPRIÉTÉS

Cultivé dans les régions tropicales et subtropicales de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est (Chine, Indonésie, Sri Lanka), le curcuma est une plante dite « rhizomateuse » : ce sont les rhizomes, les tiges souterraines de la plante – ses racines -, de couleur brun-gris à l’extérieur et jaune orangé à l’intérieur que l’on recueille pour leurs propriétés. L’arôme qui s’en dégage est assez fort et le goût plutôt épicé. 

Dans le domaine culinaire, sous forme de poudre, le curcuma, du fait de son parfum, entre dans la composition de nombreuses recettes au profit des gourmands et des gourmets : les plats asiatiques comme le curry le poulet, ou encore le colombo, mais aussi pour en relever le goût comme assaisonnement de légumes cuits, pour le salé, ou de fruits (salade d’agrumes, ananas), pour le sucré. Grâce à ses propriétés antioxydantes, il a, par ailleurs, longtemps été utilisé comme un conservateur alimentaire.

Colorant naturel, le curcuma est également prisé en cosmétique ; en particulier en Asie et en Afrique, la poudre de curcuma est ainsi utilisée dans la fabrication de nombreux produits de beauté. Incorporé à une crème, il contribue, grâce à sa concentration en vitamine C, à lutter contre le vieillissement de la peau et donne un joli teint. 

Mais c’est dans le domaine médical qu’il est le plus recherché et ce de tout temps. 

Appelée Haridra en sanscrit, Kourkroum en langue arabe, d’où vient le nom de curcuma, cette épice, qui a été au centre des médecines chinoise et traditionnelle indienne (ayurvédique), a conquis au fil des siècles une place dans la médecine occidentale où elle fait l’objet de nombreuses études.

LE CURCUMA ET SES VERTUS ANTI-INFLAMMATOIRES QUI RESTENT ENCORE À EXPLORER

les vertus anti-inflammatoires du curcuma

Riche en substances possédant des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires – les curcuminoïdes, principaux principes actifs –, le curcuma a vu son efficacité reconnue dans le traitement des troubles digestifs et des maladies inflammatoires. Utilisé en complément alimentaire, il peut se consommer sous différentes formes : en poudre, en décoction ou infusion, en extrait fluide ou en teinture mère (solution hydro-alcoolique issue d’un mélange de plantes fraîches et d’alcool).

Pour les maladies inflammatoires – domaine ancien d’utilisation du curcuma par les médecines chinoise et indienne -, la curcumine se serait montrée d’après une étude aussi efficace contre l’arthrite rhumatoïde ou l’arthrose que des substances chimiques médicamenteuses. Le même effet positif a été relevé dans un autre type d’inflammation, la gingivite. 

S’agissant des troubles digestifs, une autre étude a mis en lumière les effets positifs d’une prise de curcuma à raison de 250 mg 4 fois par jour pour soulager maux d’estomac, nausées, perte d’appétit ou sensations de lourdeur. Une autre étude encore a permis de constater que le taux de guérison d’ulcère gastroduodénal a été de 75 % avec des doses de 3 g de curcuma par jour durant 12 semaines.

Différents usages traditionnels du curcuma ont également été reconnus par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) pour son action contre les problèmes de peau, les règles douloureuses ou irrégulières, la diarrhée, les digestions difficiles.

Des recherches, enfin, sont en cours pour étudier les propriétés du curcuma en matière de prévention et de traitement du cancer. Les premières conclusions de ces études auraient ainsi conduit certains organismes (comme l’American Cancer Society) à préconiser l’utilisation du curcuma de manière préventive contre le cancer.

En dépit de ces divers éléments positifs, les effets du curcuma restent toutefois l’objet d’interrogations des scientifiques tant les études réalisées à ce jour n’ont porté que sur de petits nombres de patients. Ainsi plus de 120 études auraient été réalisées et publiées sans pour autant que des conclusions définitives puissent en être tirées.

UNE PUISSANCE MÉDICINALE APPELANT DES PRÉCAUTIONS

Même non établis précisément scientifiquement, les effets du curcuma ne sont pas neutres pour l’organisme humain et imposent des précautions dans l’usage thérapeutique qui est fait de cette plante. Ainsi, la prise de curcuma doit respecter des règles de dosage : de 0,5 à 1 g de poudre, en infusion, ou de 200 à 400 mg par jour de curcumine sont les doses usuelles, à prendre de préférence pendant les repas, sachant qu’il est bien sûr recommandé de consulter son médecin avant tout traitement au long cours. 

En effet, des contre-indications existent si l’on souffre de calculs, d’un ulcère de l’estomac ou d’une maladie de foie. On peut également y être allergique et, dans ce cas, s’exposer à de fortes réactions (nausées, vomissements). Hors usage alimentaire, l’Agence européenne du médicament déconseille la prise de curcuma chez les femmes enceintes ou allaitantes, chez les personnes sous anticoagulants ainsi que chez les enfants et adolescents. 

Remède ancestral traditionnellement et empiriquement reconnu, objet de nombreuses recherches, l‘épice de curcuma, on peut en être convaincu, n’a pas encore dévoilé la plénitude de ses pouvoirs. Il lui reste une longue histoire à vivre dans la palette en développement constant des médications naturelles.