L’HYPNOSE POUR RETROUVER LA CONFIANCE EN SOI
03 Février, 2023
Combien de méthodes promettent d’améliorer la confiance en soi ? Cette qualité est tellement importante dans nos sociétés de l’image, dans l’exigence de toujours aller bien, de se montrer sous son meilleur jour, qu’elle vaut de l’or et que, pour se la procurer, on n’hésite pas, parfois, à dépenser du temps et de l’argent. Beaucoup d’entre nous doutent d’eux-mêmes, de leur personnalité, de leurs atouts et de leurs talents. Souvent imprégnés de mauvais souvenirs d’enfance, affectés par des expériences d’échecs, ils ont une fois pour toute abandonné le terrain et laissent à d’autres, pleins d’assurance, les premiers rôles. Aussi la confiance en soi est-elle, en quelque sorte, une denrée aguichante dont s’emparent toutes sortes d’organismes, de coachs, d’influenceurs qui tous promettent l’acquisition rapide de ce sésame de la réussite tant professionnelle que personnelle. Cependant, restaurer la confiance en soi n’est pas évident, il s’agit de prendre toutes les précautions possibles pour trouver la bonne thérapie et, pour cela, de connaître et pouvoir juger ce que l’on nous propose.
Qu’en est-il de l’hypnose dans cette perspective ? Pratique magique à l’usage de personnes fragiles, crédules ? Comment savoir si, avec l’hypnose, en vérité, on peut réparer la mésestime de soi, la défiance systématique envers son propre « moi » ? Il est urgent de faire le point sur la question car, loin d’être passée de mode, l’hypnose a le vent en poupe, elle pourrait surprendre beaucoup d’entre nous.
QU’EST-CE QUE L’HYPNOSE ?
L’hypnose a toujours existé, on peut vraiment affirmer qu’elle est susceptible de surgir à la rencontre de deux individus. Longtemps associée à des représentations de pensée magique, à des effets de transe, elle a été cantonnée à un domaine relevant de pratiques ésotériques sujettes à caution. Comme la méditation, l’hypnose relève des pouvoirs de l’esprit, elle admet que nous ne sommes pas seulement soumis aux fonctions corporelles, mécaniques, visibles, de notre enveloppe charnelle, qu’il y a une force, une énergie, quel que soit le nom qu’on lui donne, qui transcende notre apparence. Dans le monde matérialiste qui est le nôtre, l’hypnose a souvent été reléguée au titre de parent pauvre des progrès de la médecine jusqu’à ce qu’un mouvement, débuté au XIXe siècle, considère avec objectivité son réel bienfait en tant qu’outil médical et, peu à peu, au fil d’expériences concrètes, de résultats scientifiquement prouvés, l’intègre dans la panoplie de la médecine contemporaine. Les premiers résultats de l’hypnose en chirurgie remontent en effet à cette période et, après une éclipse due à la découverte de médicaments tels que l’éther, le chloroforme, largement utilisés pendant les guerres, ils sont aujourd’hui admis par le corps médical. L’hypnose, enseignée en faculté de médecine, est reconnue par l’Ordre des médecins depuis 2005. On a tout simplement laissé de côté les idées préconçues, on s’est basé sur les faits, on a admis la véritable nature de l’hypnose, un état de conscience différent.
En effet, cet état de conscience différent est mis en œuvre dans la pratique des anesthésies (ce qui permet d’éviter des anesthésies générales), dans le traitement de la douleur, dans celui des addictions – à la boisson, aux drogues, au sexe, au jeu, etc. – et des troubles divers, dépression, TOC (troubles obsessionnels compulsifs). Le manque de confiance en soi, qui peut sembler insignifiant en comparaison de tant de maux, est souvent le parent pauvre de cette thérapie. En raison de sa fréquence, de sa banalité, on s’habitue à lui, on en vient à considérer qu’il fait partie de soi, qu’il est là pour toujours et que l’on doit s’en accommoder. Grave erreur ! Car ce manque est à l’origine de tant d’échecs, de culpabilité, de souffrance chronique, de sentiment d’impuissance, de dépréciation sinon de dépression qu’il devrait constituer une priorité.
RÉPARER LA CONFIANCE
Le manque de confiance en soi est bien plus répandu qu’on ne le croit. Il tient à un vécu qui a mis à mal le sentiment de notre valeur, soit échec sentimental ou professionnel ; souvent à une dépréciation subie durant l’enfance ; à des croyances négatives qui affectent durablement notre image de nous-mêmes ; à un sentiment d’infériorité, d’illégitimité ; à un souvenir douloureux, à une blessure d’amour-propre, à une habitude de laisser-aller, laisser-faire, à une soumission, une démission. Quelle que soit l’origine de ce manque, l’hypnose va, avec le plein accord du patient, le faire « remonter » à la surface, le rendre conscient, explicite, et l’on sait que nommer les choses, c’est déjà les reconnaître, les faire exister, devenir capable de s’y confronter.
Manquer de confiance en soi, n’est-ce pas en quelque sorte passer à côté de sa vie, s’auto-limiter et faire exagérément confiance à d’autres ? Et si en prendre conscience signifiait que l’on va faire les premiers pas vers une amélioration possible ? Cette amélioration, ce changement que des pratiques encadrées telles que l’hypnose aujourd’hui permettent ?
L’hypnose, qui en grec signifie « sommeil », consiste simplement à mettre en sourdine nos fonctions habituelles pour laisser place à une autre conscience, enfouie, oubliée, masquée, qui se lèvera et verra clair en nous, qui nous révèlera les causes de notre mal-être, nous permettant ainsi de nous y confronter. Une seule condition est requise : la volonté du patient. Le désir de changer, de faire évoluer sa vie. Vraiment. Le succès de la rencontre avec le thérapeute en dépend. Ce dernier est en fait un vecteur, son rôle est de délivrer le patient de sa souffrance, en pleine conscience, grâce à la focalisation que permet l’état hypnotique.
PAR LA DOUCEUR !
L’hypnose fait partie des médecines différentes, encore dites alternatives, que l’on redécouvre aujourd’hui, avec sa sœur la méditation, avec la médecine des plantes, l’acupuncture, l’homéopathie, elles aussi dédouanées des images négatives et des idées préconçues. Un nouveau regard sur le soin, la douleur, une remise en perspective de l’être humain dans toutes ses dimensions, physique, psychique, spirituelle. Notre époque, loin de s’enferrer dans un matérialisme sans perspectives, s’ouvre sur un univers de spiritualité, de pratiques ancestrales. Ce qui ne constitue nullement un obstacle à se faire aider par un avis médical, un conseil avisé, afin de choisir la technique la mieux adaptée à notre besoin. Comme dans toutes les pratiques de « médecines douces », la bonne trajectoire consiste à associer les médecines, conventionnelles et alternatives, non à les séparer !