Quelles sont les différences entre méditation et hypnose ?

08 Avril, 2022

les différences entre l’hypnose et la méditation

Pour passer un cap difficile, pour surmonter une difficulté, un chagrin, une séparation, pour enfin se débarrasser d’un traumatisme, d’un souvenir obsédant, pour mettre de l’ordre dans sa vie ou tout simplement pour aller mieux, les raisons d’aller vers la méditation ou vers l’hypnose s’imposent, à un moment de votre vie. Pourquoi la méditation, pourquoi l’hypnose ? A priori, elles n’ont rien de commun… Mais il faut, avant d’en décider ainsi, bien les comprendre et pour cela bien les connaître.

MÉDITATION ET HYPNOSE, DES DÉMARCHES DIFFÉRENTES

« Concentration du corps et de l’esprit sur un thème ou un symbole religieux », la méditation s’apparente souvent à l’introspection, méditer, c’est entrer en soi, s’investir en associant toutes ses facultés physiques et mentales à la recherche d’un état différent. C’est cheminer vers un autre soi-même à partir de soi, avec sa conscience ou sa « pleine conscience » qui ouvre sur un monde intérieur, tandis que l’hypnose est un « état de conscience particulier, entre la veille et le sommeil, provoqué par la suggestion ».

Au premier abord, ce serait un tiers, une intervention extérieure qui différencierait avant tout les deux disciplines, la méditation renforçant la dimension personnelle d’une conscience en plein effort, l’hypnose apportant au contraire un état intermédiaire où l’abandon du « je » serait un préalable, une condition pour aller vers un univers où la maîtrise de la conscience se dissout.

Une démarche différente serait en conséquence à l’origine du choix entre l’une et l’autre : pour méditer, on se recentre sur soi, pour se faire hypnotiser, on a recours à un tiers, la première démarche serait pleinement active, la seconde entachée de passivité. Mais qu’en est-il exactement ? Par quels moyens méditation et hypnose se distinguent-elles ?

Méditer seul n’est toutefois pas chose facile : dans nos cultures occidentales, même si les techniques de méditation figurent depuis longtemps en bonne place parmi les méthodes de soin non invasives, la tradition bouddhiste n’est pas si accessible qu’on le croit, malgré la place importante, dans toutes les catégories de population et quel que soit leur âge, de la pratique du yoga. Ainsi, pour accéder à la méditation dite de « pleine conscience », « un art qui demande du temps » selon le psychiatre Christophe André, il faudra s’entraîner souvent et longtemps.  La méditation apparaît ainsi comme une école philosophique, corroborant d’ailleurs sa définition qui suppose qu’elle s’appuie sur un symbole spirituel ou religieux. La relation corps/esprit est au cœur des techniques de méditation : un corps ramassé sur lui-même, concentré, tendu vers un but qui n’est pas étranger, tant s’en faut, à un désir de connaissance, connaissance de soi, du monde intérieur, voire de l’univers. Le corps, par sa puissance de retenue et la force de sa concentration, agit ainsi sur l’esprit qu’il libère.

Tout autre est le domaine de l’hypnose. Bien qu’il s’agisse d’un moyen très ancien de soigner – la Grèce de Pythagore ne l’ignorait pas davantage que l’Égypte ancienne – l’idée d’hypnose est encore trop souvent associée à des images sulfureuses de pouvoir exercé par un individu sur un autre.

La médecine moderne l’a pourtant pratiquée dans le cadre de nombre d’opérations, mais il reste à convaincre le grand public de son immense potentiel médical. Hypnotiser quelqu’un, c’est le faire accéder à un état différent de conscience, avec son accord – car sinon l’hypnose ne fonctionne pas – et lui permettre de se soigner : d’être opéré, par exemple, sans les effets et risques de l’anesthésie, de revivre un traumatisme enfoui et ainsi de s’en libérer, etc. La fonction première de l’hypnose, en effet, est le soin, la guérison est sa finalité. Si, sans conteste, la méditation a entre autres buts d’améliorer le bien-être intérieur, on ne choisit pas l’hypnose sans motif médical, un motif ciblé !

DEUX CHEMINS VERS UNE MÊME CONNAISSANCE ?

la méditation et la conscience

Pourtant, les liens entre hypnose et méditation existent bel et bien ! Certains praticiens affirment que la pratique de ces deux méthodes de médecine douce les amène à considérer que la frontière entre elles a tendance à s’effacer. De fait, le point commun majeur est l’immobilité requise du corps, figé dans une posture censée laisser aux énergies une circulation sans entraves. Non que cette immobilité soit synonyme d’inaction, au contraire, elle se révèle productrice d’une énergie qui entretient, de l’une à l’autre, de réelles similitudes. Les symptômes physiques parfois observés, sueur, frissons, maux de tête témoignent d’un effort corporel et mental comparable. 

Dans la méditation, on est conscient de l’instant présent, de ses propres pensées, on acquiert en somme une intensité, une plénitude du vécu, on le saisit, on le possède. On en devient plus riche, plus profond. L’hypnose au contraire libère en vous des forces inconnues, surprenantes, inattendues. Mais, si on croit ou si on craint de s’y perdre, le paradoxe n’est-il pas de constater qu’après l’hypnose, on est, peut-être, devenu davantage soi-même ? Plus riche, plus profond. Comme si l’énergie centrifuge de la méditation et le déferlement centripète de l’hypnose, le côté pile et le côté face en réalité, n’étaient qu’un moyen similaire d’accéder à un niveau de conscience hors du commun, au sens propre extra-ordinaire ?