RENFORCER LA CONFIANCE ET L’ESTIME DE SOI AVEC LA MÉDITATION
08 Avril, 2022
L’estime de soi. Nos sociétés la placent au cœur des relations humaines, en font un laissez-passer vers le bien-être, l’équilibre et la sérénité individuelle. Mais la comprenons-nous vraiment cette notion qui est souvent confondue avec la confiance en soi ? Et si nous en manquons, savons-nous comment la renforcer ? Quelle part la méditation, autre notion en vogue, et elle aussi parfois mal appréhendée, peut-elle y prendre ? Toutes ces questions, cruciales pour notre développement, tant personnel que collectif, appellent des précisions et des réponses !
POURQUOI UNE INSUFFISANTE CONFIANCE EN SOI ?
L’estime de soi est un objectif qui se construit – ou s’altère – dès l’enfance et l’éducation y tient une part essentielle. On pourrait argumenter que c’est l’estime de soi, c’est-à-dire la valeur, le respect, la considération que l’on accorde à sa propre personne, à son avis, ses opinions, à sa personnalité et à l’expression de celle-ci, qui nourrit la confiance en ses capacités intrinsèques. Le manque d’estime de soi génère bien évidemment un comportement duquel la confiance en soi est tout à fait absente. C’est dans l’enfance qu’il faut chercher les origines de ce manque d’amour pour soi-même, de cette déliaison qui va conduire à sans cesse privilégier les autres par rapport à soi, à se sentir inférieur, incapable, à se déconsidérer à ses propres yeux, se dévaloriser, parfois à se conduire comme une victime expiatoire.
Quelles sont les causes possibles, celles les plus fréquentes, d’une telle dichotomie entre soi-même et l’image négative que l’on s’en fait ? Sans surprise, on se doute que l’humiliation d’un enfant, la raillerie envers lui, le manque d’attention, de bienveillance vont causer des ravages psychologiques dont il aura du mal à se remettre. Dès lors que l’on ne sait pas dire ou faire comprendre à un enfant qu’il compte, qu’il a de la valeur, on engendre – sans d’ailleurs le savoir ni le vouloir – un manque d’estime de soi, à des degrés parfois élevés, nécessitant à l’âge adulte une prise en charge psychologique. On reconnaît aisément ceux qui souffrent d’une estime défaillante. En société, ce sont ceux ou celles qui s’excuseront de tout, qui se déclareront incompétents y compris pour de modestes tâches, qui auront des sueurs froides à l’idée de prendre la parole en public ; au travail, ceux qui ne proposeront jamais de prendre la direction des opérations ; dans le couple, ceux qui s’effacent, approuvant toujours les choix qu’ils n’ont pas faits, etc., etc. Lorsque ce manque d’estime est plus limité, plus courant (car il est de fait très répandu), il devient plus facile de s’en relever. Encore convient-il de trouver le ou les moyens qui sauront y remédier.
LA MÉDITATION, UNE LONGUE HISTOIRE
Aujourd’hui où l’on est capable, grâce aux progrès de la psychologie, d’une meilleure connaissance des mécanismes de la personnalité, de mettre en place des « coachings » pour booster l’estime de soi, des stages pour réparer et contrer ses fragilités intimes, pense-t-on que la méditation peut renforcer de quelque manière que ce soit cette estime, compromise sinon ensevelie, sous les strates des années ? Cette démarche n’est pas évidente, et pourtant, elle peut se révéler efficace et convaincante à plus d’un titre. Parmi les caractéristiques d’une basse estime de soi, les pensées négatives, dévalorisantes autant que douloureuses sont en effet légion, annihilant la volonté d’agir en autonomie, conditionnant les conduites d’échec.
Le terme de méditation a parfois été victime de son succès. Phénomène de mode, la méditation ? Elle semble être partout, tant « démocratisée » qu’on n’est plus tout à fait sûr de quoi l’on parle lorsque l’on prononce ce mot. Il y a quelque temps apanage des générations découvrant l’Orient bouddhiste – les plus anciens se souviennent des séjours en Inde des hippies ou des Beatles -, plus loin encore dans le temps, réservée à une élite soucieuse de philosophie, on ne sait trop d’où vient, en fait, la méditation, on l’associe sans aucun doute à une civilisation hindoue ou asiatique. En Inde, quelque 2 000 ans avant notre ère, on trouve des statues en posture de méditation mais si la méditation existe aussi au Japon, en Chine, il est patent que sa pratique est avant tout réservée aux moines, jusqu’à l’histoire récente, jusqu’au développement de la mondialisation : actuellement un Américain sur 10 aurait déjà pratiqué la méditation. La médecine moderne, comme elle l’a fait avec la phytothérapie, découvre ou redécouvre les pouvoirs ancestraux de cette approche psychosomatique qu’on sait capable de secourir d’innombrables patients, de combler des manques aussi répandus que celui de l’estime de soi.
LA MÉDITATION, UNE AIDE ÉPROUVÉE POUR LA CONFIANCE EN SOI ET LE BIEN-ÊTRE
Comment ce phénomène mental, à la fois spirituel et corporel, peut-il être un recours ? Depuis des millénaires – certains disent bien avant l’apparition de Bouddha -, les pratiques de la méditation ont eu pour but d’accéder à la connaissance par la contemplation. Meditare en latin signifie contempler. Qui dit connaissance veut dire par là non pas une perception introspective de soi mais la connaissance du monde, de la réalité, afin de s’y situer à sa juste place. Se concentrer pour méditer ne signifie pas mieux se découvrir ou se saisir, il ne s’agit pas non plus de s’abstraire ou de disparaître mais simplement de faire taire les mille petites voix intérieures qui chuchotent sans repos à nos oreilles, nous empêchant de trouver notre véritable dimension intérieure, brouillant notre représentation de l’existence, déformant les représentations de notre image personnelle.
Vivre en cohésion avec l’Univers, se sentir à sa juste place, ces sentiments, on s’en doute, sont particulièrement absents chez ceux que taraude une perpétuelle sensation de mésestime envers leur propre personne. La méditation que l’on aimerait leur conseiller, celle qui serait le plus adaptée à la reconquête de leur estime de soi, est la « méditation de pleine conscience », forme qui s’est le plus démocratisée en Occident. Entendre par là plusieurs actions à accomplir, avec l’objectif de se distancier des pensées négatives qui vous parasitent, portant atteinte à votre estime. La méditation de pleine conscience est aujourd’hui si répandue que de nombreuses écoles proposent d’aider à la pratiquer, y compris de manière autodidacte. Généralement, on considère qu’il faut d’abord s’isoler (plus tard, l’entraînement aidant, ce ne sera plus aussi nécessaire), fixer son attention sur sa respiration ou un objet de son choix, par exemple présent dans la pièce. Cette première étape a pour objectif de préparer une distanciation immédiate envers vos pensées négatives. Tout à coup, vous n’êtes plus enrôlé dans votre propre cheminement, vous n’êtes plus la proie lancée à toute allure sur le ressassement de vos erreurs passées, sur l’anticipation de votre avenir, que vous imaginez forcément apocalyptique. Vous avez trouvé une échappatoire, vous êtes ici et maintenant, vous pouvez observer ce qui se passe dans votre corps et votre esprit, vous voilà suspendu à votre propre existence, spectateur mais acteur, comme dans une nouvelle dimension. On dit que quelques dizaines de minutes par jour, pratiquées avec régularité, apportent d’incroyables bénéfices à la santé physique et psychique. Peu à peu, la ronde de vos pensées nocives, celles qui font de votre vie un enfer parce qu’elles vous interdisent de croire que vous pouvez vous accorder estime, respect et considération, s’atténue, s’efface, vous laissant le champ libre.
Les bienfaits de la méditation se feront rapidement sentir, et peut-être ce bien-être auquel vous goûterez vous donnera-t-il l’envie de mieux connaître les autres formes de méditation, certes plus difficiles d’accès mais néanmoins passionnantes, cela pour les plus grands bénéfices d’une nouvelle approche du monde aussi bien que de soi-même.