LE MIEL, UN ALLIÉ NATUREL POUR LA CICATRISATION

07 Octobre, 2022

le miel, un allié pour la cicatrisation

Une coupure, une plaie ou une brûlure qui vous dérange ? Savez-vous qu’après avoir dégusté vos tartines de miel au petit déjeuner, vous pouvez également vous en servir pour cicatriser plus rapidement ? En effet, le miel possède des propriétés cicatrisantes étonnantes utilisées à l’hôpital pour des plaies postopératoires. Et cela ne date pas d’hier. Dès la préhistoire, les hommes et les femmes avaient remarqué ses surprenantes caractéristiques alimentaires, cosmétiques et médicinales. Depuis, chaque civilisation a poursuivi ces pratiques jusqu’à réaliser des élevages d’abeilles dans le but d’obtenir une production de miel locale, facile d’accès et en quantité supérieure. Si vous aussi vous souhaitez voir vos plaies disparaître plus rapidement, découvrez-en plus sur le miel, ce cicatrisant naturel efficace.

LE MIEL, C’EST QUOI AU JUSTE ?

Les premières traces d’usage du miel remontent à 8000 lorsque les populations de l’époque se démenaient pour récupérer la précieuse substance dans des ruches sauvages à l’aide de bâtons. Une astuce que les chimpanzés pratiquent eux-mêmes avec bonheur. On sait aussi que les Égyptiens utilisaient le miel pour ses vertus médicinales pour améliorer des troubles du système digestif et rénal. Même si au moyen âge la production de miel s’est organisée avec l’invention de ruches manipulées par l’homme pour augmenter les quantités, malheureusement la médecine moderne, pour des raisons pratiques, a laissé ce nectar de côté. En effet, les obstacles inhérents à la variabilité des actifs naturels s’adaptaient difficilement aux contraintes de l’industrie pharmaceutique. Mais dans les années 90, face à certains défis médicaux, notamment liés à la cicatrisation, les scientifiques ont recommencé à s’intéresser à la précieuse substance.

POURQUOI LES ABEILLES FABRIQUENT-ELLES DU MIEL ?

Si l’on peut être reconnaissant envers les abeilles de produire un si bon mélange, c’est avant tout pour se nourrir l’hiver. En effet, si lorsqu’elles butinent elles en profitent pour s’alimenter du nectar des fleurs, ces insectes pollinisateurs utilisent le surplus pour fabriquer le miel à l’aide de leur système digestif. Elles le stockent ensuite dans les alvéoles de la ruche. Par contre, l’apiculteur doit prendre soin de leur laisser suffisamment à manger au risque qu’elles meurent de faim pendant l’hiver.

QUELLE EST SA COMPOSITION ?

Le miel contient principalement de l’eau (environ 18%), et des sucres (78 à 80%) : du glucose ainsi que du fructose majoritairement. La répartition entre les deux sucres influence grandement sa texture : plus le miel contient de fructose, plus il est liquide et inversement plus il contient de glucose, plus il est solide. Du maltose, du saccharose, ainsi que d’autres sucres en toutes petites quantités complètent le tableau.

Les deux ou trois pourcents restants sont consacrés aux acides aminés, de nombreux minéraux et des vitamines très bien assimilées par l’organisme. On y retrouve également des traces d’acide gras, ainsi que des molécules issues des plantes butinées, comme les flavonoïdes et le pollen qui participent aux propriétés du miel. Provenant du système digestif animal, il a la particularité de contenir des enzymes telles que des amylases, gluco-invertase et gluco-oxydase.

LE MIEL, UN REMÈDE NATUREL POUR LA CICATRISATION

le miel, un cicatrisant naturel

Le processus de cicatrisation se déroule en trois phases d’une durée variable qui dépend de la nature de la plaie, de son étendue ainsi que de la condition du patient. La première est inflammatoire, car nécessite un autonettoyage de la blessure comprenant l’élimination des tissus morts et des impuretés. Ensuite, la deuxième étape correspond au bourgeonnement des cellules. C’est le début de la reconstruction. Lors du dernier stade, l’épiderme recouvre petit à petit toute la surface. Apposer du miel dès le déclenchement du processus permet d’optimiser les conditions pour la réalisation des premières phases.

QUAND ET COMMENT UTILISER LE MIEL POUR SOIGNER UNE PLAIE ?

Le miel est utile sur tous types de plaies allant de la petite coupure à des blessures plus profondes et étendues. Il est particulièrement recommandé sur des lésions chroniques dont peuvent souffrir les diabétiques, ou les personnes alitées depuis longtemps (escarres). Il a également fait ses preuves sur les plaies postopératoires, les ulcères veineux et les brûlures.
Vous avez besoin de cicatriser ? Une coupure ou une brûlure ? Réalisez un cataplasme à l’aide de miel et de gaze hydrophile. Positionnez-le sur une plaie propre préalablement lavée à l’eau légèrement savonneuse ou au sérum physiologique, mais n’utilisez pas de désinfectant qui déstabilise l’équilibre du derme. Ne séchez pas totalement la blessure, car l’humidité, sans dépasser un certain niveau, est favorable au processus de cicatrisation. Le pansement doit être renouvelé toutes les 12 à 24 heures.

LES VERTUS DE CETTE SUBSTANCE SUCRÉE

Pour le dire simplement, le miel crée les conditions idéales à la cicatrisation grâce à ses effets, anti-inflammatoire, antibactérien et cicatrisant. Son pH, ses 18 % d’eau, la forte concentration de sucres sont d’importants acteurs. La présence de gluco-oxydase est aussi capitale. En effet, cette enzyme a l’étonnante capacité de produire de l’eau oxygénée en présence de glucose et d’eau. L’avantage est que cette molécule qui a de puissantes propriétés désinfectantes est fabriquée en continu lorsque du miel est placé sur la plaie. La menace microbienne est donc réduite durablement. D’autant que le sucre apporté nourrit les microorganismes, ce qui les détourne des chaires. Les risques de surinfections deviennent alors minimes. Ce dernier facilite aussi grandement les premières phases de cicatrisation en favorisant l’élimination des débris, diminuant l’adhérence des pansements et encourageant le bourgeonnement des cellules avec l’appui de ses nombreux nutriments (acides aminés, minéraux, vitamines).

À cela s’ajoute le methylglyoxal, une molécule à la forte activité antibactérienne. Sa présence est variable allant de 3 à 800 microgrammes selon le type de fleurs et le site de production du miel.

Pour augmenter son activité antibactérienne, la bétadéfensine 1 est aussi une actrice majeure dans le miel. Celle-ci détruit les microorganismes en s’attaquant à leurs cellules.

Enfin, les flavonoïdes apportent également leur pierre à l’édifice en réduisant l’inflammation. Ainsi, le processus de cicatrisation est moins douloureux et limite les interventions non désirées, qui souvent ralentissent le mécanisme biologique.

QUEL MIEL EST LE CICATRISANT NATUREL LE PLUS EFFICACE ?

Tous les miels sont cicatrisants et il n’est pas sûr que le type ait une influence même si les compositions sont différentes. Certains, comme le miel de Manuka, originaire de Nouvelle-Zélande, est le plus riche connu, ce qui lui permet d’être actif sur un large spectre de bactéries. Cependant, il n’a pas été formellement démontré que cela augmentait son efficacité sur la cicatrisation puisque 10 microgrammes cette molécule sont suffisants. Néanmoins, ce miel a tout de même prouvé sa puissance allant jusqu’à surpasser certains antibiotiques inopérants sur certaines bactéries.

Aussi, on retrouve dans la précieuse pâte des substances de la plante d’origine. Par exemple, des miels monofloraux de lavande, de thym de sapin ou de châtaignier sont régulièrement mis en avant pour leur qualité sur la cicatrisation.

Y A-T-IL DES PRÉCAUTIONS À PRENDRE AVEC LE MIEL ?

Si le miel semble être un produit sans danger, ce n’est pas toujours le cas quand il s’agit de l’étaler sur une plaie. Aussi, veillez à ne pas l’utiliser dans la première année de vie en raison du risque de botulisme, cette substance étant un milieu favorable aux spores de la bactérie présente dans l’air, dès lors que le miel n’a subi aucun traitement stérilisant. Le botulisme est une maladie due aux toxines libérées par la bactérie clostridium botulinium, qui a la capacité de pénétrer l’organisme par la blessure. Les jeunes enfants au système immunitaire encore immatures sont plus susceptibles de développer une forme grave de la maladie, mais sachez qu’il existe 5 à 10 % de formes mortelles sur la population globale. L’atteinte est reconnaissable par une perte de tonus musculaire touchant tous les muscles des yeux aux systèmes respiratoires, pouvant mener au décès. C’est une affection rare, mais toujours grave chez le nouveau-né.

Pour éviter tout désagrément, préférez un miel de qualité médicinal qui a subi de plus nombreux contrôles, et si nécessaire, des traitements antibactériens en comparaison. Méfiance également chez les personnes sensibles aux allergies, puisqu’il peut présenter des composés allergisants, tels que les pollens.

LA QUALITÉ DU MIEL

Si n’importe quel miel est cicatrisant, il est déconseillé d’appliquer le premier venu sur une plaie. Premièrement, une substance trouvée au supermarché n’est pas forcément de qualité et peut avoir été diluée dans du sirop de glucose ou de fructose, limitant alors son activité thérapeutique. Mais le risque provient également des contaminants d’origines bactériennes ou issues de polluants. Préférez donc un miel arrivant de zones protégées et peu polluées qui seront dénuées de pesticides et de métaux lourds. Les miels de qualité médicinale sont traités aux rayons gamma pour réduire à néant la charge bactérienne sans altérer les qualités thérapeutiques. Ainsi, il peut être utilisé par tous, puisque l’absence de pathogène est garantie. Dans tous les cas, fiez-vous aux informations données par le fabricant. Aussi, l’association européenne d’apithérapie a élaboré un document précisant les conditions et l’environnement nécessaires aux abeilles, les traitements possibles, ainsi que les règles d’hygiène à suivre lors de la production pour proposer un miel de qualité et efficace.

LES CONDITIONS DE CONSERVATION

Contrairement à certaines idées reçues, le miel n’est pas imputrescible. Prenez donc garde à le conserver correctement afin d’éviter de placer sur la plaie un miel inactif, voire contaminé. En effet, certains paramètres comme la chaleur, les UV et l’humidité tendent à altérer le produit. Par exemple, les enzymes qui sont pourtant des acteurs importants pour ses effets cicatrisants se dégradent sous l’effet de la chaleur, tandis que d’autres molécules sont sensibles au rayonnement UV. Aussi, en raison de la présence de sucre, le miel a tendance à capter l’humidité de l’air. En présence d’eau, de sucre et de microorganismes, le miel est un produit qui peut à terme entrer en fermentation, entraînant la transformation du sucre en acide organique voir en alcool. La substance doit donc être conservée dans un flacon hermétique à des températures inférieures à 25°C et à l’abri des rayonnements UV.

Le miel est une substance naturelle qui a fait ses preuves scientifiquement comme aide à la réparation des tissus blessés grâce à ses puissantes propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes et cicatrisantes. Des molécules actives comme la gluco-oxydase, qui permet la production d’eau oxygénée désinfectante, pendant que le methoxyglyoxal et la betadéfensine forment un film antibactérien à large spectre augmentant encore ses effets positifs. Cet article vous a convaincu ? Alors n’hésitez plus à raccourcir les temps de cicatrisation à l’aide de miel !