LES ALIMENTS INTERDITS EN CAS D’INSUFFISANCE RÉNALE

10 Janvier, 2023

les aliments interdits en cas d’insuffisance rénale

L’insuffisance rénale frappe plus de 850 millions de personnes dans le monde, soit environ 1 adulte sur 10. Cette maladie, qui touche au bon fonctionnement des reins, est dans de nombreux cas provoquée par une alimentation trop riche en sucre, en gras et en sel et a des conséquences désastreuses sur la qualité de vie. En effet, les reins, qui n’ont plus qu’une capacité de filtration réduite, ne peuvent suffisamment nettoyer l’organisme. S’alimenter devient alors source de danger. En effet, les toxines s’accumulent dans le sang et finissent par l’empoisonner. Des traitements existent pour favoriser l’élimination des déchets organiques, cependant aucun ne guérit la maladie, excepté une transplantation rénale. Cette maladie évolutive, qui peut être ralentie grâce à l’adaptation de son alimentation, oblige à ses derniers stades, à avoir recours à la dialyse, système de purification du sang très contraignant. Afin d’éviter un tel dénouement, voici les aliments interdits en cas d’insuffisance rénale.

LES REINS : À QUOI ÇA SERT ?

Les reins sont les organes chargés de nettoyer le sang . En effet, lorsque nous mangeons, nous buvons ou prenons des médicaments, nous ingérons également des éléments non nécessaires au fonctionnement de l’organisme. Ce dernier décide alors de les éliminer avant qu’ils ne deviennent toxiques pour l’organisme. Ce sont ainsi environ 190 litres de sang qui sont filtrés par jour. Au-delà de l’expulsion de déchets biologiques et de toxines, l’équilibre minéral et celui acido-basique dépendent de la bonne marche des reins. Pour ce faire, ces petites unités de filtration rejettent dans les urines le surplus de minéraux comme le sodium et le potassium, ainsi que les acides organiques.

Les reins sont deux organes pairs qui peuvent très bien fonctionner l’un sans l’autre, mais devenant source de sérieux problèmes lorsqu’ils fatiguent. Ils sont composés de nombreux capillaires sanguins, permettant une bonne irrigation et des échanges efficaces entre le sang souillé et l’urine, mais qui sont sensibles à l’hygiène de vie. C’est pourquoi certaines personnes qui possèdent pourtant deux reins sont malades, car l’état de santé de ces vaisseaux n’est pas suffisant pour que la filtration puisse marcher à plein régime.

LES CAUSES ET SYMPTÔMES DE L’INSUFFISANCE RÉNALE

Toute maladie nuisant à la bonne santé du système vasculaire peut potentiellement perturber la filtration rénale. Ainsi, l’hypertension et le diabète entraînent à eux deux un peu moins de 50 % des cas d’insuffisance rénale. Ces maladies affectent la santé vasculaire en général et, si elles ne touchent pas spécifiquement les vaisseaux et capillaires présents dans les reins, ces derniers ne sont pas particulièrement épargnés. Leur détérioration étant à l’origine d’une réduction des capacités de filtration.

Dans 30 % des cas, des dommages aux tissus interstitiels, protégeant les organes filtrants, expliquent l’insuffisance rénale. Ces lésions résultent par exemple d’intoxication chimique ou médicamenteuse. Aussi, l’accumulation d’infection peut affecter lentement mais sûrement la fonction rénale. La maladie polykystique, ainsi que le syndrome d’Alport touchant directement la membrane filtrante sont aussi responsables d’une petite fraction de la maladie.

QUELLES SONT LES RÈGLES GÉNÉRALES POUR PROTÉGER SES REINS ?

La base d’une bonne protection rénale est d’éviter tout ce qui est “trop”. Fuyez les régimes trop salés, mais aussi trop sucrés, et encore trop protéinés. En effet, le sel favorise l’hypertension, l’excès de sucre délétère pour la paroi des vaisseaux sanguins et enfin, mais non des moindres, les protéines à l’origine de l’accumulation d’urée, molécule toxique si elle n’est pas correctement évacuée.

Pour les personnes souffrant d’insuffisance, l’équilibre électrolytique n’est plus assuré, le phosphore et de potassium ayant tendance à se concentrer. Préférez alors tourner le dos aux aliments en contenant des quantités importantes. Enfin, maintenez un taux d’hydratation optimal afin de faciliter la vie à vos organes filtrants, tout en respectant les consignes de votre médecin en cas de dialyse.

Afin de ne pas vous mettre en danger, voici la liste des aliments qui ne sont pas adaptés en cas d’insuffisance rénale. En effet, le risque de sursollicitation des organes défaillants est trop important. Attention, ces conseils ne se substituent pas à un suivi médical rigoureux et ne sauraient vous soustraire à une dialyse régulière si la gravité de votre état vous l’impose.

LES 7 ALIMENTS À BANNIR LORSQU’ON SOUFFRE D’INSUFFISANCE RÉNALE

Souffrir d’insuffisance rénale impose une adaptation du régime alimentaire pour limiter le risque de complications, que l’on soit dialysé ou non. Ainsi, les aliments riches en nutriments détaillés ci-dessus doivent être évités. Vous ne connaissez pas les denrées concentrées en phosphore, ni comment éviter de consommer trop de protéines sans subir de fringales en cours de journée ? Pas de panique, on vous dit tout sur les aliments interdits en cas d’insuffisance rénale.

LES PRODUITS TROP SALÉS

Une règle d’or de l’insuffisance rénale est de ne pas ajouter de sel à table. En effet, 6 grammes par jour sont suffisants pour être en bonne santé, plus c’est le danger, surtout si l’insuffisance rénale est déjà bien installée. Or le sel est caché un peu partout dans l’alimentation, surtout dans les plats transformés. En particulier, bannissez les chips, la charcuterie et les biscuits apéritifs. Méfiez-vous du pain et du fromage contenant également des teneurs élevées en sel.

bannir les aliments trop salés en cas d’insuffisance rénale

LES ALIMENTS RICHES EN PHOSPHORE

Vous l’avez compris, si vos reins souffrent, le phosphore n’est pas votre ami, puisque le corps a du mal à s’en débarrasser. De plus, il favorise la formation de dépôts dans le système circulatoire. Par contre, vous avez beau chercher, vous ne voyez pas quels aliments cela concerne. Ne vous inquiétez pas, nous les avons identifiés pour vous. Les sardines, les abats, la bière, les légumes secs, les noix, les céréales, particulièrement entières, le lait, le fromage et enfin le chocolat comptent parmi les nourritures à proscrire quand c’est possible.

LES ALIMENTS RICHES EN POTASSIUM

Même si le potassium aide à prévenir les calculs rénaux, comme il s’accumule dans l’organisme lorsque les reins “fatigués” ne parviennent plus à suivre le rythme de filtration. Le contrôle des apports est alors important afin d’éviter les risques pour le cœur. Les fruits sont concernés, notamment ceux avec un gros noyau, tels que la pêche, la prune (et à plus forte raison les pruneaux puisque se sont concentrés en nutriment en perdant de l’eau), les abricots, les mangues, les avocats, mais aussi les kiwis et les bananes. Sont également dans le viseur, les légumes secs, les pommes de terre ou les patates douces. En cas de doute, référez-vous à l’avis de votre médecin ou diététicien.

Si vous souhaitez tout de même consommer des pommes de terre, source importante d’énergie, trempez-les dans l’eau sans leur peau pendant trois heures, en remplaçant celle-ci toutes les heures, avant de les faire cuire. De cette manière, le taux de potassium sera réduit.

ÉVITER LES ALIMENTS ACIDIFIANTS EN CAS D’INSUFFISANCE RÉNALE

Les reins étant chargés de l’équilibre acido-basique, celui-ci est mis à mal par l’insuffisance rénale puisque l’organisme a des difficultés à éliminer les acides. Ainsi, la viande, encore une fois le fromage, les œufs ainsi que les céréales ne sont pas les bienvenus. Si s’interdire de consommer du fromage est “facile”, exclure totalement les céréales risque d’être plus compliqué d’autant qu’un régime basé sur d’importantes quantités de fruits et légumes pourrait être trop riche en potassium. N’hésitez pas à suivre les conseils d’un médecin ou d’un diététicien pour optimiser votre régime alimentaire sans vous mettre en danger.

LES PROTÉINES ANIMALES

Les protéines sont dégradées en urée dans l’organisme. Étant donné que son accumulation dans le sang est un symptôme de l’insuffisance rénale, il est préférable de limiter leur absorption. Cependant, elles sont une source importante d’énergie. Dans ce contexte, les protéines végétales sont plus intéressantes, notamment en raison de leur potentiel alcalinisant, tandis que la viande est acidifiante. On pense notamment aux légumineuses, ainsi qu’au quinoa. Attention, cependant, ces végétaux sont riches en minéraux, ce qui n’est pas toujours souhaitable. Les sources protéiniques se sélectionnent donc avec le plus grand soin.

UNE ALIMENTATION TROP SUCRÉE

Si l’insuffisance rénale résulte d’un diabète de type 2, la prise de glucide doit être minutieusement contrôlée afin de ne pas dégrader l’état de santé. S’il existe des médicaments aidant à la gestion du diabète, plus l’alimentation contient des produits sucrés ou riches en glucides plus le pancréas et les mécanismes liés à l’insuline seront sollicités et tendront à s’épuiser. Restez conscient que plus le diabète est installé, plus les dommages aux capillaires sanguins, nécessaires au bon fonctionnement rénal, risquent d’être importants. Évitez donc les sucreries, les pâtisseries classiques, le pain blanc, les pâtes et le riz blanc. Les aliments aux farines complètes permettent un meilleur contrôle de la glycémie, grâce à la présence de fibres. Attention cependant, ils ont tendance à augmenter la prise en phosphore.

LES GRAISSES SATURÉES

Les aliments trop gras et trop riches en graisses saturées ne sont pas directement gênants en cas d’insuffisance rénale, mais si celle-ci résulte d’un fort surpoids ou d’obésité, alors mieux vaut commencer par améliorer le contrôle de la masse corporelle afin de tenter d’endiguer la progression de la maladie. D’autant que ce type d’aliments, souvent industriels, sont généralement trop salés, ou trop sucrés. Un exemple parfait sont les fast-foods, qui contiennent en un repas tout ce que l’on ne souhaite pas voir dans l’assiette d’une personne aux reins fragilisés.

Une fois l’insuffisance rénale, installée, des mesures hygiénodiététiques doivent impérativement être mises en place, afin d’éviter l’escalade de la maladie et voir sa qualité de vie trop impactée. Pour ce faire, ce sont de nombreux aliments qui doivent être bannis et d’autres, fortement limités. Ainsi, les plats très protéinés, trop salés, trop gras, acidifiants, trop riches en potassium ou phosphore, ou encore trop sucrés ne sont pas les bienvenus. L’équilibre est difficile à trouver entre toutes ses directives parfois contradictoires, c’est pourquoi il est impératif de prendre conseil auprès d’un spécialiste pour adapter son alimentation, en fonction de l’avancée de la maladie et de son origine.