LES FROMAGES À CONSOMMER EN CAS DE CHOLESTÉROL

29 Mai, 2023

les fromages à consommer en cas de cholestérol

Comme beaucoup de notions médicales qui se sont répandues dans le grand public, celle du cholestérol est fréquemment abordée, tout le monde pense la connaître, « il a trop de cholestérol », « elle doit surveiller son taux de cholestérol », etc. Mais à force d’être employée à grande échelle, on finit par perdre de vue ce qu’elle recouvre exactement.

En effet, si chacun de nous a plus ou moins entendu dire qu’il existe un « bon » et un « mauvais » cholestérol, comment, si l’on n’est pas un spécialiste, comprendre véritablement ces dénominations ? Des affirmations fusent : « fromage et cholestérol sont incompatibles » ou, tout au contraire, des prises de position à rebours : « non, le fromage ne donne pas le cholestérol ! » Il est bien difficile de s’y retrouver… Fromage et cholestérol font-ils bon ménage ?

LE CHOLESTÉROL : LE BON ET LE MAUVAIS

Loin de constituer une maladie ou une anomalie, le cholestérol est universellement partagé. Vous et moi en sommes pourvus, c’est incontournable, ce fameux cholestérol composant la membrane des cellules de notre corps, tenant un rôle-star dans la production de nombreuses hormones. Pourquoi alors une notoriété si sujette à caution ?

Cela est dû à l’action du cholestérol et le « mauvais » cholestérol n’est autre que celui qui se dépose sur nos artères, y formant une plaque de graisse, l’athérome, qui peut induire des accidents cérébraux ou cardio-vasculaires tandis que le « bon » nettoie nos artères de la graisse inutile. Le cholestérol s’accumulant dans le sang, les vaisseaux engorgés de gras forment ces plaques bien connues d’athérosclérose, qui au fil du temps induiront les accidents cardiovasculaires. Souvent, c’est une mauvaise hygiène de vie qui amène le « mauvais » cholestérol : abus de sucre, de gras, d’alcool, insuffisance de légumes et d’herbes, de fruits, de fibres, de céréales complètes ou semi-complètes, de légumineuses, bref, de tout ce qui fait d’un régime dit « méditerranéen » la source d’une santé à toute épreuve. Car, si le cholestérol est naturellement produit par le foie, l’alimentation constitue son autre origine. Ce sont les graisses saturées qui, par le biais de la nourriture, risquent d’apporter le cholestérol qui se déposera sur les artères, y stagnera et sera finalement la cause de graves maladies.

UN ALIMENT FORTEMENT PRÉSENT DANS NOTRE GASTRONOMIE

La naissance du fromage, que l’on situe quelque 10 000 ans avant notre ère, serait due à un « heureux hasard », le transport du lait dans des outres faites de panses d’animaux domestiqués aurait permis, avec la rencontre de la présure animale naturellement présente à cet endroit, la solidification du lait, base des premiers fromages… Ainsi le fromage fait partie depuis des millénaires de notre alimentation. Il y a toutes sortes de fromages, une infinie variété souvent emblématique d’une région, d’un pays. Le camembert n’est-il pas, aux yeux de nombreux touristes, typiquement français, le gouda résolument hollandais et le cheddar définitivement anglo-saxon ?

Peu de pays se passent de fromage, n’en ont pas créé quelques-uns qui reflètent leur mode de vie, la nature de leurs paysages, la géographie de leurs contrées, les animaux qui y vivent. Avec du lait de vache, de brebis, de chèvre, on fait du fromage aux propriétés bien différentes, dont les goûts ou la teneur en matières grasses n’ont rien de similaire. Le ministère de l’Agriculture en France distingue plusieurs familles de fromages, celles des fromages fondus (avec par exemple du beurre qui sert à fabriquer la cancoillotte), des fromages frais, de ceux à pâtes molles, à pâtes persillées (avec moisissures), à pâtes pressées cuites ou non cuites et enfin celle des fromages de chèvre et de brebis. Le lait a des propriétés qui modifient la saveur du fromage selon qu’il est utilisé entier, écrémé, demi-écrémé.

LE FROMAGE, UNE BOMBE POUR LE CŒUR ?

le fromage blanc, un aliment que l’on peut consommer en cas de cholestérol

Dans la nourriture d’origine animale, les graisses se trouvent dans les produits laitiers : beurre, crème fraîche, fromages, lard, charcuterie, dans les huiles de coco et de palme et dans les produits industriels qui, à partir de ces sources, fabriquent pâtisseries, biscuits apéritifs, etc. Ces graisses contiennent des acides gras saturés qui creusent le lit d’un accident vasculaire cérébral ou cardiaque. Le fromage serait-il alors l’ennemi déclaré d’une alimentation sans danger ?

ÉVITEZ LE FROMAGE AU LAIT CRU

Rien n’est aussi simple et les acides gras insaturés en question n’ont pas que des défauts puisqu’ils appartiennent à la famille des lipides qui, comme tous les corps gras, fournissent à l’organisme des vitamines – A, D, E, K – et l’énergie dont notre corps a besoin. Le seul fromage que les autorités déconseillent est celui au lait cru, précaution qui concerne exclusivement les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Lorsque le cholestérol s’invite dans votre santé, ce qui est malheureusement de plus en fréquent, il faut sans hésiter mettre en place tous les moyens à votre disposition pour modifier ce qui peut l’être dans votre alimentation. Suivre les prescriptions de votre médecin, écouter les conseils de vos proches qui ont eu à se défendre contre cette insidieuse maladie, souvent longtemps cachée, avançant à bas bruit.

PRIVILÉGIEZ LES FROMAGES D’ALPAGE ET LES FROMAGES ALLÉGÉS

Alors, combattez ! Privilégiez dans vos menus les acides gras insaturés : volailles, saumon, sardines, huile d’olive ; les fibres alimentaires (pain complet) ; adonnez-vous sans réserve à la consommation de fruits et légumes frais, accompagnez vos aliments de toutes les plantes possibles, les herbes aromatiques du jardin ou du marché ! Et, pour les produits laitiers qui restent indispensables – calcium, zinc, phosphore, vitamines -, sachez que les produits allégés en apporteront autant que les autres. Mais le fromage, habituellement prisé par tous ceux qui sont tentés de mettre fin au règne de la viande – et il est vrai que, si l’on n’a pas de cholestérol, c’est un très valable produit de substitution -, n’est pas interdit aux personnes dont le taux de cholestérol est mauvais. Il faudra diminuer sa consommation si elle est très importante, s’informer, choisir en priorité des fromages d’alpage, dont la qualité est liée au pâturage des animaux, préférer des fromages allégés, pauvres en graisses saturées et des yaourts light, le doux, si onctueux fromage blanc. Dans tous les cas, on soigne son cholestérol avec le concours de son médecin traitant et on s’adjoint les précieux conseils de diététiciens, nutritionnistes ou naturopathe !