L’HYPNOSE POUR ARRÊTER SA DÉPENDANCE À L’ALCOOL

08 Juin, 2023

l’hypnose contre l’addiction à l’alcool

L’hypnose, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, n’est pas une médecine neuve, inventée par notre époque qui se passionne pour les soins « différents », la médecine douce ou alternative. L’hypnose est très ancienne – on en a découvert des traces dans l’Égypte et la Grèce antique –, et a été reconnue et admise comme pratique thérapeutique dès le XVIIIe siècle. Parfois encore mal connue du grand public et source de fantasmes, elle a acquis aujourd’hui, compte tenu de ses bienfaits, un véritable statut de technique médicale complémentaire aux traitements et soins « classiques ». Réduisant le recours aux solutions médicamenteuses aux effets secondaires parfois néfastes, elle se développe, y compris en chirurgie – elle est même apparue en bloc opératoire ! – ou dans la prise en charge de maladies graves.

Et l’alcool dans tout cela ? Quels liens entre cette addiction dévastatrice et l’usage de l’hypnose ? Peut-on vraiment espérer mettre fin à sa consommation d’alcool en suivant quelques séances d’hypnose ?

L’ALCOOL, UN PARTENAIRE ENCOMBRANT ?

Malgré les dégâts qu’il cause, malgré sa réputation de « tueur silencieux » qui fait que l’on ne peut ignorer son écrasante responsabilité dans la survenue des cancers, de la plupart d’entre eux, l’alcool ne se laisse pas facilement abandonner. On sait parfaitement que l’alcool provoque des maladies cognitives, des troubles psychiques – anxiété, dépression –, on connaît son rôle dans la violence intrafamiliale, conjugale, on n’ignore pas qu’il est responsable, sur les routes en particulier, de nombre d’accidents mortels. On sait, enfin, qu’il dépersonnalise et soumet l’individu qui s’est laissé prendre au piège, à tel point que, pour oublier qu’il boit, il va boire encore davantage !

L’alcool n’épargne pas plus les femmes que les hommes. Néanmoins, son importance relationnelle reste quasi intacte. Cela est dû, on s’en doute, à une image sociable, conviviale, et chacun connaît bien les affres de ceux qui ne parviennent pas à refuser la coupe de champagne d’une réunion professionnelle, le verre de vin d’un dîner, etc. Non seulement il est ardu de se passer d’alcool mais en plus, si l’on ose refuser un verre, il convient de se justifier, d’expliquer pourquoi on préfère des boissons non alcoolisées, au risque de sembler quelque peu rabat-joie. Car l’alcool reste associé à la fête, ce concept si emblématique de nos sociétés de divertissement.

Pourtant, rien n’est plus difficile de dire non à l’alcool lorsque l’on en est devenu dépendant. Avec le tabac – et sans évoquer ici d’autres drogues –, c’est certainement l’une des addictions les plus envahissantes, contre laquelle il faudra mener un véritable parcours du combattant avant de renoncer, définitivement, à l’éthanol qui se cache dans toute boisson alcoolisée et rend le cerveau « accro » !

LUTTER CONTRE L’ALCOOLISME

Le danger de l’alcool réside dans son caractère insidieux. La dépendance peut être longue à diagnostiquer, surtout lorsque la consommation d’alcool demeure régulière et systématique. Il devient alors difficile de se reconnaître comme « addict » et de prendre les mesures qui s’imposent. Heureusement, parce que l’on ne dissimule plus les effets délétères de l’alcool, il devient possible de se faire aider pour retrouver… sa liberté. Depuis la simple consultation médicale jusqu’aux cures de « désintoxication », l’alcool est notoirement désigné comme un ennemi et ce parti pris est suivi par les pouvoirs publics en matière de santé, lorsque, par exemple, on lance en janvier la mode du « Dry January », défi consistant à ne pas boire une goutte d’alcool pendant un mois.

Lutter seul contre l’alcoolisme est particulièrement éprouvant, c’est pour cela qu’existent de nombreux groupes de parole et d ‘entraide tels que celui des Alcooliques anonymes, dont le but est bien la libération des patients, sans culpabilité et en toute discrétion.

Souvent, s’enivrer est le signe de problèmes psychologiques fort anciens et la psychanalyse, parmi d’autres thérapies, est un moyen de remonter à la source des véritables causes de la dépendance, les identifiant et permettant ainsi de les contrer.
Enfin, la génétique peut être cause d’une excessive sensibilité à l’alcool. Se défaire de l’accoutumance devient, comme dans les autres cas, une nécessité impérieuse.

la dépendance à l’alcool

LE POUVOIR DE L’HYPNOSE POUR TRAITER L’ADDICTION À L’ALCOOL

L’hypnose a fait ses preuves en ce domaine, comme dans bien d’autres. Dites « hypnose conversationnelle » ou « Ericksonienne » du nom de son fondateur, elle est aujourd’hui souvent utilisée en complément des traitements et des soins médicaux. Pratique fondée sur la confiance et le « sur-mesure », elle permet à la personne dépendante – le patient – en état hypnotique – un état de profonde relaxation impossible à atteindre dans la vie de tous les jours – de « débrancher » ses tensions et de réduire ainsi ses troubles physiques ou psychologiques. Libéré de ses blocages inconscients, le patient peut exprimer les maux dont il souffre, y compris les plus intimes. Il est alors réceptif à l’influence et aux suggestions de son thérapeute qui l’oriente avec douceur vers les ressources qui l’aideront à résoudre ses problèmes. Dans les cas d’addictions à l’alcool, l’hypnose permettra de beaucoup mieux prendre en charge les patients ainsi apaisés lors de leurs soins quotidiens ou pour les accompagner dans leur vie de tous les jours.

L’ENVIE DE CHANGER

Ce qui est déterminant dans le recours aux thérapies par l’hypnose est le désir du patient de changer, de mettre fin à sa dépendance. Le « reste », si l’on peut dire, ira de soi. Le thérapeute provoquera chez son patient une focalisation de la conscience du problème de l’alcool, de ses causes cachées, focalisation qui, paradoxalement, déclenchera un mécanisme de rejet de l’alcoolisme et de ses désastreuses conséquences et conduira à l’éradication pure et simple de cette addiction. L’hypnose, en somme, mettant en sommeil tout ce qui n’est pas lié à l’addiction à l’alcool, fait la pleine lumière sur la question de l’alcoolisme. Une question qui reste propre à chacun, qui est tout à fait personnelle : pourquoi avoir sombré dans l’alcool ? C’est aussi en cela que l’hypnose est capable de résoudre l’addiction, rapidement car elle fait partie des « thérapies brèves ». Mais avant tout parce qu’elle s’adresse de manière unique à chacun, qu’elle touche dans son « moi » le plus intime. Et peut apporter une réponse authentique.